International, Militantisme
La militante féministe Loujain Al-Hathloul condamnée en Arabie Saoudite – Elle a été libérée depuis
Lundi 28 décembre 2020, le tribunal antiterroriste du royaume saoudien condamne la militante féministe Loujain Al-Hathloul, symbole de l’activisme de défense des droits humains, à cinq ans et huit mois de prison. A ce verdict s’ajoute une suspension de peine de deux ans et dix mois. Étant donné qu’elle était emprisonnée en Arabie Saoudite depuis 2018, la jeune femme devrait sortir de détention en mars prochain.
Cette activiste est principalement connue pour son militantisme en faveur des droits des femmes en Arabie Saoudite, notamment à travers son combat pour qu’elles puissent y conduire. Pour la punir de cela mais aussi d’entretenir des relations avec des diplomates européens et des ONG qui l’auraient aidée et soutenue, elle avait été arrêtée et emprisonnée en mars 2018. Loujain Al-Hathloul dénonce désormais la brutalité qu’elle a subie en détention et accuse les services de sécurité de l’avoir torturée et violentée sexuellement.
Le verdict rendu par le tribunal peut sembler relativement clément au regard de la peine initiale requise de vingt ans d’emprisonnement. Il apparaît en réalité comme un moyen stratégique pour l’Arabie Saoudite de ne pas envenimer ses relations diplomatiques avec ses alliés, dont font partie les Etats-Unis. En effet, ces derniers dénoncent l’emprisonnement de Loujain Al-Hathloul, “qui a joué un rôle central dans la promotion des droits des femmes dans le royaume [saoudien]” d’après le président du comité des affaires étrangères du Sénat américain. De même, la France et l’Allemagne ont exigé “sa libération rapide” suite au verdict prononcé.
Malgré la libération de Loujain Al-Hathloul, celle-ci ne pourra pas sortir du royaume et devra respecter le silence sur ses conditions d’emprisonnement et en termes d’activisme selon sa sœur Lina. C’était d’ailleurs grâce à cette dernière et au soutien du MAG que Loujain Al-Hathloul avait obtenu en juin 2019 la citoyenneté d’honneur de la ville de Paris.
Par ailleurs, on peut noter les nombreuses actions entreprises par le MAG pour alerter les institutions françaises, non seulement sur la situation de Loujain Al-Hathloul mais également sur la situation préoccupante des droits LGBT+, encore trop peu respectés dans de nombreux pays. Le MAG s’est ainsi “battu pour la libération de la courageuse militante des droits des femmes saoudienne”. Concrètement, des réunions avec des représentant.e.s institutionnel.le.s ont été organisées, tel.le.s que des sénateur.ices, des ambassadeur.ice.s. Durant le prestigieux dîner de gala, organisé par le MAG avant l’ouverture du Grand Bal des Fiertés de 2018, la situation de Loujain Al-Hathloul a été mise en valeur par le biais de sa sœur, invitée de l’événement. Cette dernière a également coopéré avec le MAG pour la rédaction d’un plaidoyer en France pour libérer sa sœur. De plus, la situation de Loujain a souvent été soulevée par le MAG auprès de membres du gouvernement, notamment Gabriel Attal. Enfin, en accord avec Amnesty International, un plaidoyer devrait être soumis aux autorités publiques.
Ainsi, la défense tenace de Loujain Al-Hathloul par le MAG Jeunes LGBT témoigne de l’ampleur de la lutte du MAG pour préserver, voire réaffirmer, le respect des droits humains et des conventions internationales. Par ailleurs, il est sans doute temps que les pouvoirs publics reconnaissent cette lutte et s’y engagent également.
Sources :
Zerrouky Madjid, “Une militante féministe condamnée en Arabie Saoudite”, 30/12/2020, Le Monde, [en ligne], disponible sur :
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